Comment choisir entre le Régime Enregistré d’Épargne Retraite (REÉR) et le Compte d’Épargne à L’abri d’Impôt (CÉLI)? Dans cet article, nous abordons les principaux aspects de ces deux régimes.
Le REÉR est maintenant un instrument de placement pour la retraite bien connu. Depuis cinq ans déjà, le gouvernement fédéral a ajouté un autre instrument de planification : le CÉLI. Bien que le régime ait déjà à son actif quelques années d’existence, bien peu de gens le comprennent bien.
Nous essaierons dans les prochaines lignes de simplifier le plus possible le CÉLI et ses principales différences avec le REÉR. Dans un si court texte, nous ne pourrons toutefois aborder que quelques uns des aspects relatifs à ces deux régimes.
Nous dirons au départ que le REÉR et le CÉLI sont deux enveloppes à l’intérieur desquelles un « placement » est glissé. Que vous ayez un compte d’intérêt quotidien, un certificat de placement garanti, des actions, des obligations, des fonds assurés (distincts) ou des fonds communs de placement, vous pouvez en faire un REÉR ou un CÉLI. Les deux régimes permettent donc plusieurs types de placement et épousent du même coup les avantages et les restrictions propres à chacun.
Par exemple, vous avez un CÉLI investi dans un certificat de placement garanti de 5 ans, vous ne pourrez pas le retirer avant l’échéance même si en vertu des règles du CÉLI il n’y a pas de restrictions. S’il y a des frais de rachat ou des pénalités, vous devrez les assumer.
DÉDUCTIBILITÉ ET PLAFOND
REÉR : pour payer moins d’impôt, vous pourriez déduire jusqu’à 18% de votre revenu sujet, à un maximum de 22 790 $ pour votre déclaration de revenus de 2012. Si vous avez un solde non utilisé, vous pourriez l’utiliser en plus de ce montant.
CÉLI : Vous ne pouvez pas déduire votre cotisation de votre revenu imposable. Le plafond maximum du CÉLI est de 5 500$ pour l’année 2013. Pour les années 2009 à 2012, le plafond était de 5 000$.
RENDEMENTS ET IMPOSITION
REÉR : Les rendements qui s’accumulent ne sont pas imposables annuellement. Toutefois, si vous retirez des montants de votre REER, ils s’ajouteront à vos autres revenus imposables comme du salaire, des revenus de loyers, etc. Bien entendu, vous aurez déjà bénéficié par le passé des déductions d’impôt. Il est donc normal que les revenus soient imposables.
CÉLI : Les rendements qui s’accumulent ne sont pas imposables annuellement. Lorsque vous retirerez des montants de votre CÉLI, vous n’aurez pas à les ajouter à votre revenu. Ni le capital, ni les rendements ne sont imposables.
ÉCONOMIE D’IMPÔT
REÉR : Bien que le taux marginal maximum d’impôt ne dépasse pas les 50% et que les plus bas salariés ont un taux d’impôt marginal avoisinant les 33%, l’économie d’impôt pour une simple cotisation REER de 1 000$ ou 2 000$ peut s’avérer une bonne affaire. Le professeur en fiscalité de l’UQUAM Claude Laferrière, maintenant à la retraite produit à chaque année des tableaux éloquents sur les vrais effets de l’augmentation du revenu imposable. Dans certains cas, le fait de cotiser à un simple REER permettra de récupérer; impôt direct et crédits d’impôts pouvant atteindre plus de 70%. Résultat : un placement de 1 000$ à un coût net de 300$. Bonne affaire!
CÉLI : A l’ opposé du REER, les cotisations versées au CÉLI ne sont pas déductibles mais lors des retraits, il n’y aura pas d’ajout à vos autres revenus. Cela veut dire que le fait de retirer du CÉLI au lieu du REER vous permettra peut-être de récupérer certains crédits en plus de ne pas augmenter votre taux marginal d’impôt.
Pour plus de précisions, consultez tableaux et explications sur le site du Centre Québécois de Formation en Fiscalité dont les liens se retrouvent plus bas.
- https://www.cqff.com/claude_laferriere/texte_explicatif_2012.pdf
- https://www.cqff.com/claude_laferriere/tableaux2012.htm
QUAND ET COMMENT COTISER
REÉR : Vous devez cotiser à votre REER au plus tard 60 jours après la fin de l’année civile pour bénéficier du report d’impôt.
CÉLI : Les droits du CÉLI se renouvelle au premier janvier de chaque année et s’accumule toute la vie durant et ce à partir de l’âge de 18 ans. Vous pouvez cotiser en tout temps. Si le maximum permis n’est pas atteint vous pouvez ajouter votre solde à n’importe quel moment.
Dans les deux cas, nous recommandons de verser les sommes en début d’année car les rendements seront immédiatement à l’abri de l’impôts. Si cela vous semble difficile, voir impossible, utilisez les déductions mensuelles. Cela aura pour effet de vous faire économiser régulièrement, de suivre toutes les conditions du marché et de ne pas trop restreindre votre niveau de vie.
RETRAITS ET TRANSFÉRABILITÉ
REÉR : Il y aura obligation de retirer vos REÉR dans l’année suivant celle ou vous aurez atteint l’âge de 71 ans. Si vous ne le faites pas, toute les sommes accumulées deviendront imposables d’un seul coup. Pour ce faire, il serait préférable de transférer votre REÉR en FERR ou en RENTE afin d’éviter ou de diminuer l’imposition à la source. Bien sûr vous pouvez convertir votre REÉR en FERR ou en RENTE presqu’en tout temps. Une fois des sommes retirées de votre REÉR, vous ne disposerez plus que des droits courants. Les droits de cotisation se perdent une fois utilisé.
Pour vos REER, vous pourrez nommer un bénéficiaire et le transférer à votre conjoint(e) sans impôt. S’il est transféré aux enfants ou à toute autre personne, votre REÉR deviendra imposable en totalité. Un bon planificateur ou Conseiller Financier indépendant saura vous établir un plan et vous donner la bonne marche à suivre.
CÉLI : Il n’y a aucune restriction pour les retraits sauf celles afférentes au type de produits choisit tel que mentionné plus haut. Toutefois, il ne faut pas redéposer dans son CÉLI dans la même année que l’on a fait un retrait. Il faut attendre l’année civile suivante pour le faire. Il est à noter que vos droits ne se perdent pas. Si vous aviez investit un total de 10 000$ et qu’avec les rendements vous aviez 11 500$ et que vous les avez retiré en 2012, vous pourriez redéposer, capital et rendement en 2013 en plus de la nouvelle cotisation de 5 500$ de 2013 additionné des deux cotisations de 5 000$ non utilisées par le passé.
PLANIFICATION
Il existe plusieurs scénarios possibles pour maximiser vos droits en matière d’impôt. Nous en citerons juste un exemple plus bas.
Une jeune femme, aux études, hérite de ses parents une somme de 35 000$. Elle n’a pas beaucoup de revenus pour l’instant. Elle pourrait lors de la réception de son héritage en 2013 déposer dans un CÉLI 25 500$ qui s’accumulera à l’abri de l’impôt.
Avec le solde, elle pourrait soit réduire ses dettes s’il y en a ou tout simplement le déposer dans un REÉR. Par la suite, dans quelques années, elle pourrait lorsque ses revenus seront supérieurs retirer des sommes de son CÉLI et les déposer dans son REÉR pour diminuer son taux d’impôt. Ses rendements seraient donc à l’abri de l’impôt pendant presque toute sa vie.
Il est important de constater que les régimes REÉR et CÉLI sont là pour vous aider à économiser pour améliorer vos conditions de retraite. Le CÉLI peut toutefois servir à des objectifs à moyen terme comme l’achat d’une voiture, d’un bateau, etc. Dans le cas du REER, on pourra aussi s’en servir pour l’achat d’une maison.
Chaque cas est un cas différent. N’hésitez-pas à consulter un conseiller en sécurité financière, représentant en épargne collective ou un planificateur financier indépendant pour vous aider à trouver le meilleur scénario pour votre situation personnelle.
Guy Duhaime A.V.C.*
Planificateur Financier
Président du Groupe financier Multi Courtage
* Conseiller en sécurité financière
* Conseiller en assurances et rentes collectives
* Représentant en épargne collective auprès de Multi Courtage Capital Inc.
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